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"Il y a aujourd'hui plus de vingt-cinq ans que les premières jeunes filles ont été accueillies au Centre Reine Fabiola. (...) Evoquons aussi toutes les énergies qui se sont unies pendant près de trois ans pour arriver à la rédaction d'un document de première référence en la matière: "L'Accompagnement à la Vie amoureuse". On y retrouve notamment la Charte de la vie amoureuse qui, faisait suite à la Charte des droits et des devoirs, est proposée aux personnes handicapées comme référence, dans la volonté de leur donner la possibilité d'accéder à une liberté intime et de faire des choix quant à leur vie affective et sexuelle.

C'est autour de la présentation de cette nouvelle Charte que s'articule le sommaire du présent Emergences, premier numéro d'une série de deux. Dans le second dossier, nous aborderons en corollaire les différentes étapes que suivent les partenaires désireux de voir reconnaître leur couple, que nous espérons stable et épanouissant. (...)" Efren Morales

" "Entre affection, désir et amour...". Entre affectivité, affinités, rejet, sexualité, amour... Tant de constructions sociales et culturelles ont évolué à ce sujet depuis de nombreuses années, en Europe occidentale et industrielle, qu'il en devient parfois difficile aujourd'hui, pour ces hommes et ces femmes porteurs d'une déficience mentale, de trouver leurs repères, de savoir comment et de quelle manière approcher l'autre, entrer en relation avec lui. C'est pourquoi chacun tente d'inventer son propre modèle pour construire, vivre, ou au contraire décider de ne pas construire ni vivre une relation." Efren Morales

"Le droit à l'intimité, à un espace physique ou psychologique rien qu'à soi, est applicable à tous sans distinction. Pour des adultes avec un handicap mental, cultiver et préserver leur jardin secret peut parfois s'avérer malaisé. Quelles dispositions existent pour assurer leur intimité dans des espaces de vie essentiellemnt communautaires? Quelles clés leur transmettre pour en faire les gardiens de leur espace privé? Enfin, comment les professionnels de l'éducation peuvent-ils adopter la juste attitude face aux confidences tout en gardant la disponibilité et la fiabilité d'interlocuteurs dont les adultes avec un handicap mental ont besoin?"

"Ce dossier interroge la géographie et les limites de l'intime dans le cadre de la relation éducative, pédagogique et thérapeutique. Volontairement, nous choisissons ici de ne pas nous restreindre au concept d'intimité pris comme relation univoque (préserver à tout prix l'intimité de l'usager). Nous souhaitons au contraire interroger la dualité de cette notion, au sens ou elle convoque immanquablement dans un double mouvement, la "frontière-intime" du professionnel et questionne en quelque sorte la "bonne distance" à tenir. (...)"